Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Night Owl

Publicité
10 juin 2010

"I know no matter what you say There are some debts you'll never pay"

Papillon

(Photo : Un papillon parmi d'autres; 2007)

.

Il me semble qu'il y a une éternité que je t'écris sans espoir de réponse et, paradoxalement, qu'il y a seulement quelques mois de cela que l'on avait trouvé le nom de cette rue cachant toutes nos réponses existentielles.

Il n'y a plus aucune raison d'être en colère, n'est-ce pas ? Le vide ne se comblera pas ainsi. Pourtant, j'en suis toujours à ce point-là. Saleté d'obstination !

Je continue ridiculement d'aller voir dans cette fameuse rue si une personne, fumant paisiblement, adossée contre un mur ne pourrait s'y trouver. Mais non. Evidemment non. J'ai beau savoir que tu ne peux certainement pas y être, j'espère bêtement et naïvement t'y apercevoir. Tu peux expliquer une chose pareille toi ? Et si nos rôles étaient inversés, tu agirais de la même manière ? Tu continuerais d'espérer me trouver quelque part où tu te rendrais constamment pour vérifier -sait-on jamais- ?

Il n'y a pas de mots pour exprimer ça. Pour te faire savoir que depuis ton départ, je suis incapable de vivre correctement, d'arrêter de m'enfumer le cerveau avec toutes les interrogations que tu m'as lâchement reléguées, dont tu m'as sournoisement imposé la garde sans possibilité réelle de m'en débarrasser autrement qu'en trouvant des réponses.

Je vois les autres parfois, ceux qui pensaient également te connaître, et je me dis qu'ils doivent aussi être en colère ou désorientés. Mais l'on ne prend plus la peine de se demander si un tel état est toujours d'actualité. Je suppose que l'on s'en moque tous finalement. Mais le pire dans cette histoire, c'est qu'ils deviennent, pour beaucoup, tristes dès que l'on se parle. Tristes pour toi, pour moi et un peu pour eux aussi. Ils m'associent à toi, même après tout ce temps. Tu parles d'une connerie !

Ca fait cet effet-là quand le "plus jamais" t'explose à la gueule ? T'as envie de tout brûler, jeter, casser, de crier au monde entier -ou presque- qu'il ferait mieux d'aller se faire foutre ?

Mais tu sais, j'ai compris pourquoi j'étais en colère contre toi, pourquoi je l'étais autant. Je pensais qu'il s'agissait de l'égoïste et banal "tu m'as laissée seule" mais pas uniquement en réalité. Il s'agit surtout de tout ce que tu m'as légué, refilé sans avoir le moyen de refuser. Des questions par centaines, des questions qui ne trouveront jamais de réponse puisque tu étais le seul qui aurais pu les apporter. Que d'ironie... Tu me diras que des questions sans réponse ne sont pas grand-chose et qu'il y a bien pire. Je te rétorquerai qu'il y a peut-être bien pire, mais qu'une telle chose est néanmoins horriblement imposante et bouffe l'existence de celui pour qui elle est l'unique lot. Mais indifférent comme tu l'étais, tu ne comprendrais pas de quoi il s'agit vraiment et conclurais avec tes sarcasmes habituels, laissant tout en plan et fuyant, sachant que d'autres après toi s'en occuperont, qu'ils le veuillent ou non.

Il n'y aura pas de surnoms ridicules à en faire pleurer les plus sensibles ni de jérémiades plus inutiles les unes que les autres. Aussi n'y aura-t-il que de l'amertume et des reproches. Si tu pouvais revenir, je prendrais la peine de te faire comprendre ce que l'on ressent depuis des mois et te forcerais à nous expliquer comment il est possible d'être si suffisant et de laisser tous ceux qui tenaient à toi dans un brouillard empli d'interrogations, sans te soucier un instant de l'horreur qu'ils traversent.

Il ne devrait pas être permis d'agir de manière si connement égoïste. Parce que, s'il n'est pas grave pour toi de crever, il est insupportable pour ceux qui restent, de vivre avec un poids mort en guise de boulet. Ils n'avaient rien demandé ceux-là. Non, absolument rien.

 

 

Oriane

(Mai 2010)

 

"Il n'est nulle douleur que le temps n'apaise.

Auteur inconnu et très certainement mort. Dommage.

J'aurais aimé lui demander : combien de temps ?"

(A. Duperey)

Publicité
Publicité
10 juin 2010

Pense-bête : "Si la Terre tourne, tu tournes avec elle".

Bye_bye_Blackbird

(Photo : Bye Bye Blackbird)

.

On ne devrait pas pouvoir aimer, rire ou jouer comme ça, parce qu'au moment où tout fout le camp, on a l'impression de crever.

J'aurai beau écouter certaines musiques un millier de fois, voir et revoir les mêmes images, rien ne changera.

J'aurais aimé être capable d'altérer les choses simplement avec des mots -et un peu de volonté, au moins un peu-, oublier les sarcasmes et admettre que l'origine est l'unique fautive, mais le vouloir n'y fait rien. C'est insuffisant. Doit-on vraiment tirer un trait sur chaque souvenir pour parvenir à avancer ? Les questions sans réponse sont-elles réellement inutiles ?

Jamais je n'aurais cru que le vide pouvait à ce point s'imposer. Existe-t-il autre chose ?

Les fleurs pourront ne jamais pourrir, ça ne t'empêchera pas d'ignorer les regrets qui nous rongent depuis ta fuite imprévue.

Tu t'attendais vraiment à ce qu'on s'en fiche ? A ce qu'on oublie, à ce qu'on t'oublie aussi vite que ton départ a été inexplicable et déroutant ? Ca ne m'étonnerait pas finalement.

On pourra pleurer des litres de larmes et de café -on ne renie pas ses bonnes habitudes- tu ne reviendras pas. Tu ne trouveras pas le moyen de revenir, même pour peu de temps, même pour quelques heures seulement. Même d'une chose aussi simple, tu n'es pas capable.

Mais dis-moi, qu'est-ce qu'il nous reste à nous ? Si t'étais là, tu trouverais le moyen d'être cynique et sarcastique plus que n'importe qui d'autre. Désormais, c'est moi que l'on qualifie ainsi. Lorsque l'on sait que j'ai passé des années à tenter de te rendre moins amer... A croire que l'ironie me colle à la peau.

J'aurai beau écrire tout ce qu'on pourrait faire sans que ça ne change quoi que ce soit, me persuader qu'y penser constamment n'est pas la solution, le résultat restera toujours le même : l'oubli n'arrivera que lorsqu'il l'aura décidé et quoi que l'on fasse, l'on ne pourra rien accélérer.

Je t'écris dans un but ignoré; ça ne m'aidera en rien, ça ne te fera pas revenir. Et plus je persiste à penser qu'il suffit d'attendre patiemment avant de t'oublier complètement alors qu'il n'y a pas une seule fichue journée durant laquelle je n'ai aucun regret, plus je suis convaincue que je deviendrai comme toutes ces personnes qu'on s'est toujours amusé à critiquer et mépriser : celles qui, dans l'abnégation la plus totale, passent leur vie à regarder autour d'elles sans réellement comprendre de quoi il s'agit.

Ironique, n'est-ce pas ?

 

 

Oriane

(Mars 2010)

14 mai 2010

"And the voices of those who stand looking"

Andy_Goldsworthy

(Photo : A. Goldsworthy)

.

http://www.youtube.com/watch?v=GBAL__X7lqY

.

Il n'y a plus rien, juste du vide; le tien. Il colle à la peau, ne lâche plus prise, étouffe, écoeure, étouffe, se répète, étouffe. Il semble invariable et constant. Peut-il s'oublier ?

Tu t'es enfui lâchement, silencieusement. Le bruit est parvenu trop tard; oui le bruit, parce que ça en a fait du bruit d'omettre des adieux à tant de personnes et d'abandonner tous ces kilos de souvenirs, nous laissant la tâche ingrate de les ramasser derrière toi. Ca nous donnait l'impression que ton départ n'était pas définitif et que tout ce qui t'appartenait allait t'être rendu en personne, en mains propres. Lorsque l'on sait que la saleté n'épargnait nullement tes mains... Quelle ironie finalement.

Tu nous en voulais tellement ? Partir sans un mot, une explication, sans aucune promesse d'affection ni même de retour... Quelle idée !

Ou peut-être que tu voulais faire table rase du passé ? Oui, ce doit être ça. Si l'on aime les personnes, ne serait-ce que très peu, on veut les rendre heureuses, et c'est impossible d'y parvenir tout en les écoeurant, n'est-ce pas ?

Les musiques semblent sans saveur désormais.

Certaines nuits, éveillée, je suis persuadée que tu seras assis au milieu de la chambre, fixant le vide, perdu dans diverses rêveries, closes à ton unique pensée, fumant tes clopes et prétextant ne pas avoir envie de dormir, que ce serait une perte de temps, ou ce genre de conneries absurdes. Mais quand je me réveille, le vide est là et s'impose. Hôte indésiré. La nuit n'agit pas comme on le souhaiterait. La nuit t'a recouvert tout entier et ne veut plus te laisser apparaître, égoïste qu'elle est. Elle doit beaucoup t'aimer pour t'avoir englouti ainsi, si rapidement.

Le vide se prétendait indescriptible. Comment pouvait-il être si suffisant ? Bien sûr que l'on peut le décrire, le nommer. Il est grand, il n'aime pas, s'approprie ce qu'il touche, rit malhonnêtement, tout en ayant l'intime conviction que rien n'est dérangeant si ce n'est sa présence.

Il se glisse sous la peau, dans le corps, le vidant de son essence avec une rapidité déconcertant ceux autour, persuadés d'avoir le temps nécessaire pour retracer le même chemin et parvenir à tout arrêter avant que ne survienne l'ineffable.

Il ne pourra jamais être ignoré ce vide, ce putain de vide. Pas plus que toi tu ne le pouvais.

Tu courais derrière le temps si souvent pour qu'il ait eu ce besoin de te rattraper puis de te dépasser ? De te réduire à ce que tu es aujourd'hui ? T'avais si peur de ne pas en avoir suffisamment ?

Vivre à si vive allure c'est épuisant, c'était un coup à voir ce fichu temps te mettre une claque dans la gueule et te ralentir pour toujours.

Mais, c'était comme tout le reste après tout, tu t'en foutais éperdument, n'est-ce pas ?

Seul comptait ce besoin de courir, quitte à s'essouffler avant l'heure, pour ne pas perdre ne serait-ce qu'un grain de sable, qu'une minuscule miette d'existence.

Et maintenant, dis-moi, tu ne trouves pas en avoir perdu du temps ?

.

 

Oriane

(Mars 2010)

9 avril 2010

"Et puis les ponts, c'est pas tranquille comme point de chute, y aura toujours des gens pour venir vous foutre des remords."

 

lost_in_translation__3_

(Photo : Lost in Translation)

.

"Je suis comme je suis"

.

Je suis comme je suis

Je suis faite comme ça

Quand j'ai envie de rire

Oui je ris aux éclats

J'aime celui qui m'aime

Est-ce ma faute à moi

Si ce n'est pas le même

Que j'aime chaque fois

Je suis comme je suis

Je suis faite comme ça

Que voulez-vous de plus

Que voulez-vous de moi

.

Je suis faite pour plaire

Et n'y puis rien changer

Mes talons sont trop hauts

Ma taille trop cambrée

Mes seins beaucoup trop durs

Et mes yeux trop cernés

Et puis après

Qu'est-ce que ça peut vous faire

Je suis comme je suis

Je plais à qui je plais

Qu'est-ce que ça peut vous faire

Ce qui m'est arrivé

Oui j'ai aimé quelqu'un

Oui quelqu'un m'a aimée

Comme les enfants qui s'aiment

Simplement savent aimer

Aimer aimer...

Pourquoi me questionner

Je suis là pour vous plaire

Et n'y puis rien changer.

.

(Paroles, Prévert)

.

Histoire de commencer.

 

Publicité
Publicité
Publicité